Two young girls in a refugee camp covered by a blanket
Deuxième partie : Appels coordonnés inter-organisations

Autres Appels

Cox's Bazar, Bangladesh

Dans les jours suivant le premier cas confirmé de COVID-19 au Bangladesh, les gels hydro-alcooliques et d’autres produits d’hygiène essentiels sont devenus rares en raison de l’augmentation de la demande en provoquant une brusque montée des prix sur les marchés locaux de Cox’s Bazar qui abrite le plus grand camp de réfugiés dans le monde. Après avoir évalué les conditions du marché pour jauger la viabilité des articles d’hygiène produit localement produits, l’OIM a collaboré avec l’Administration du District de Cox’s Bazar pour étudier la possibilité de produire localement des gels hydro-alcooliques conformément aux directives de l'OMS pour la production locale. UNHCR/Andrew McConnell

En 2021, trois autres appels sont en place. Le Plan de réponse pour les réfugiés Rohingya – réponse conjointe au Bangladesh fournira une assistance vitale à 889 000 réfugiés et 472 000 membres de la communauté d’accueil dans le besoin.

Il renforcera la protection de tous les réfugiés Rohingya, favorisera le bien-être des communautés d’accueil bangladeshi et œuvrera à la réalisation de solutions durables au Myanmar.

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Autres appels : Aperçu des appels (2021)

Le Plan régional de réponse pour les Migrants de la Corne de l’Afrique et du Yémen apportera un soutien aux besoins de base vitaux de plus 300 000 migrants le long de la "Route de l'est". Il fournira une assistance en protection aux migrants et aux communautés d’accueil et renforcera l’accès au retour.

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Évolution des personnes dans le besoin (2020 vs. 2021)

Le Plan régional de réponse pour les réfugiés et les migrants du Venezuela cible 3,3 millions de personnes, y compris les membres des communautés d’accueil. Il intensifiera les efforts dans différents secteurs et se focalisera sur l’assistance humanitaire immédiate et les activités de protection pour le déplacement régional le plus important de réfugiés et de migrants de l’histoire récente.

Rohingya

JRP
Personnes dans le besoin
1,3 millions
Personnes ciblées
1,3 millions
Besoins (US$)
954 millions
Type d’appel
Plan Conjoint de Réponse
Pays couverts
Bangladesh
Réfugiés
889,000
Communauté d’accueil
472,000

Analyse du contexte, de la crise et des besoins

Quelque 860 000 réfugiés Rohingya résident dans 34 surpeuplés dans les upazilas d’Ukhiya et de Teknaf upazilas du district de Cox’s Bazar. La communauté humanitaire s’est efforcée de répondre aux besoins humanitaires des réfugiés et des communautés d’accueil tout au long de l’année 2020. L’intervention a changé en mars 2020 pour se focaliser sur la préparation aux urgences et la réponse à la pandémie de la COVID-19.

Le gouvernement du Bangladesh et la communauté humanitaire se sont rapidement mobilisés pour atténuer et répondre aux impacts anticipés de la pandémie de COVID-19. la rapidité de cette réponse a été essentielle, compte tenu de la situation des camps, des niveaux élevés de vulnérabilité des réfugiés Rohingya et des communautés voisines du Bangladesh et des fortes tensions exercées sur le système national de soins de santé.

Les activités dans les camps ont été limitées aux seuls services cruciaux. Une réduction de 80 % du nombre de travailleurs humanitaires allant dans le camp chaque jour à aidé à atténuer la propagation du virus. Mais la réduction de l’empreinte humanitaire a limité la fourniture d’une assistance essentielle et a contribué à la détérioration de l'environnement de la protection en exacerbant les vulnérabilités des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées. La crise Rohingya illustre les tendances observées dans le monde durant la pandémie : La violence sexiste, la violence contre les enfants et les mécanismes d’adaptation négatifs ont augmenté. Le travail d’enfants, les mariages d’enfants, les trafics et les dangereux déplacements en bateau ont également augmenté.

Cox’s Bazar est l’un des districts les plus pauvres avec une population Bangladeshi de plus de 2,6 millions de personnes. Au cours des trois dernières années, la présence de réfugiés Rohingya est venue s’ajouter aux défis existant déjà. La massive intervention humanitaire a développé l’emploi et les opportunités économiques mais les communautés d’accueil Bangladeshi se sont trouvées confrontées à des conséquences néfastes pour leur sécurité alimentaire, leurs moyens de subsistance, en particulier dans les upazilas d’Ukhiya et Teknaf où sont situés les camps. Les initiatives humanitaires et de développement ont commencé à s’atteler à ces impacts dans le district de Cox’s Bazar mais la COVID-19 a tiré sur les capacités des communautés et des institutions gouvernementales en impactant sur les réfugiés Rohingya et les Bangladeshis vivant à proximité.

Situation prévue en 2021 et au-delà

La réponse humanitaire entre aujourd’hui dans sa quatrième année suite à l’afflux massif en provenance du Myanmar. Les réfugiés Rohingya continueront de compter sur l’aide humanitaire pour leurs besoins basiques dans l’attente de solutions durables possibles. La communauté humanitaire fournira une assistance vitale aux réfugiés Rohingya dans un solide cadre de protection en s’efforçant également de créer des conditions favorables à leur retour volontaire au Myanmar. En 2021, une assistance soutenue et renforcée dans plusieurs secteurs sera nécessaire dans des domaines tels que la santé, la nutrition, l’eau salubre, l’assainissement adéquat, les abris et l’accès à des soins de santé et à l’éducation pour les réfugiés Rohingya et les communautés Bangladeshi voisines.

Les incertitudes liées à la pandémie mondiale de COVID-19 viennent s’ajouter au sentiment d’insécurité écrasant et au traumatisme vécu par les réfugiés Rohingya. La communauté humanitaire est préoccupée par la détérioration évidente de l'environnement général de la protection et de la sécurité dans les camps, dû en partie aux restrictions nécessaires imposées par la COVID-19- à la fourniture de services essentiels et d’assistance. Cette situation persistera probablement en 2021.

Il sera d'une importance cruciale de s'atteler aux besoins spécifiques des femmes, des filles et des groupes vulnérables. Quand la situation de la santé publique se sera stabilisée, la réouverture des centres d’apprentissage temporaires et la reprise des programmes éducatifs seront une priorité essentielle pour garantir le bien-être des enfants et des jeunes réfugiés. Dans les communautés d’accueil voisines, la perte de moyens de subsistance, l’effondrement de la production alimentaire et des systèmes de marché et l’aggravation des indicateurs alimentaires et de la nutrition poseront toujours des défis l'année prochaine. Les impacts sociaux de la pandémie et la compétition accrue pour les moyens de subsistance pourraient saper encore davantage la cohésion et la coexistence pacifique entre les réfugiés et les communautés d’accueil.

Les réfugiés Rohingya et les Bangladeshis locaux continueront d’être hautement vulnérables aux impacts des cyclones et des vents et des pluies de mousson. L’amélioration régulière des abris a été limitée durant la pandémie de COVID-19. La fréquence de fortes pluies a contribué à la détérioration d’abris dans les camps de réfugiés et des matériaux plus durables sont nécessaires pour garantir la sûreté et la viabilité des ménages, en particulier durant la saison de la mousson et des cyclones. Partant des capacités de réponse efficaces et bien établies aux catastrophes, le gouvernement et les partenaires humanitaires s’efforceront d’atténuer le risque, de renforcer la résilience des communautés aux chocs et d’assurer une planification et une préparation d’urgence adéquate aux cyclones et aux moussons.

Priorités de la réponse en 2021

La communauté humanitaire, ONG nationales et internationales, agences des Nations unies, intervenant dans les secteurs et en étroite coordination avec le gouvernement du Bangladesh, continuera d’améliorer les normes de protection et d’assistance pour les réfugiés Rohingya et leurs communautés d’accueil dans les upazilas de Teknaf et d’Ukhiya de Cox’s Bazar. Quatre objectifs stratégiques guideront la réponse en 2021 dans le sillage de la voie établie cette année :

  1. Continuer à renforcer la protection des femmes, des hommes, des filles et des garçons Rohingya.
  2. Fournir une assistance vitale de qualité aux populations dans le besoin.
  3. Favoriser le bien-être des communautés d’accueil Bangladeshi dans les upazilas d’Ukhiya et de Teknaf .
  4. Œuvrer à la réalisation de solutions durables au Myanmar.

Un cadre de protection reconnaissant les problèmes importants de protection, prévoyant les activités de protection ciblées et engageant tous les partenaires humanitaires dans l’intégration de la protection et du genre pour guider la réponse pour les réfugiés Rohingya. Il sera mis en œuvre en complet partenariat avec le gouvernement du Bangladesh et les populations. touchées

La réponse humanitaire sera axée sur l’amélioration des conditions de vie des réfugiés Rohingya. Cela implique l’accès à l’éducation dans le cursus pilote et le développement des qualifications au Myanmar ainsi que l'amélioration des abris et des installations d'apprentissage en structures à deux niveaux. Un focus essentiel sera l’amélioration des systèmes de représentation communautaire dans les camps de réfugiés Rohingya l’obligation de rendre compte aux personnes affectées (AAP) et la promotion de la cohésion sociale.

Les acteurs humanitaires soutiendront le gouvernement dans le renforcement des services publics et leur application pour les communautés vulnérables d’Ukhiya et de Teknaf, les zones les plus affectées par la présence de réfugiés Rohingya. Ils soutiendront aussi la planification du développement dans le district de Cox’s Bazar et s’efforceront de réaliser des synergies entre l’assistance humanitaire et l’assistance au développement.

Informations complémentaires

Corne de l’Afrique et Yémen

MRP
Personnes dans le besoin
0,76 millions
Personnes ciblées
0,56 millions
Besoins (US$)
98,7 millions
Migrants en partance
138,356
Migrants en transit
213,922
Migrants en destination
36,730
Retournés
177,524
Communautés d’accueil/de retournés
410,574

Analyse du contexte, de la crise et des besoins

Les migrations en partance de la Corne de l’Afrique le long de la Route de l’est vers le Yémen et au-delà reste la route maritime la plus fréquentée dans le monde. Ces dernières années, des milliers de migrants, en provenance essentiellement d’Éthiopie et de Somalie grâce à des réseaux de contrebande, ont transité par le Yémen chaque année, certains via Djibouti vers le Royaume d’Arabie saoudite. On estime à 160 000 le nombre de migrants arrivés au Yémen en 2018 et à plus de 138 000 leur nombre en 2019. Les migrants sont essentiellement éthiopiens (93 %) et somalis (7 %). Il s’agit essentiellement de jeunes hommes ou de garçons ayant de faibles niveaux d’éducation migrant en raison de la misère, des disparités et/ou de conflits dans leur zone d'origine et souvent à la recherche d'opportunités économiques.

En 2020, la COVID-19 a introduit de nouveaux défis et risques pour les migrants suivant la Route de l’Est. La pandémie a incité les gouvernements de la Corne de l’Afrique et du Golfe à imposer de rigoureuses fermetures de frontières, à renforcer les restrictions de mouvement et à resserrer la sécurité le long des routes migratoires. Ces mesures ont rendu encore plus périlleux un voyage déjà dangereux et difficile. Les restrictions de mouvement ont impacté sur les flux de migrants avec 33 122 nouvelles enregistrées au Yémen entre le 1er janvier et le 30 septembre 2020, soit une diminution de 69 % par rapport à la même période en 2019

Le renforcement des restrictions de déplacement dans les pays et les transferts forcés de migrants ont également contribué à leur blocage le long de la route. Ils n’ont pas accès aux services essentiels, ils sont exposés aux trafiquants, aux abus et à l’exploitation et ils sont confrontés à des risques accrus de contracter la COVID-19 et à d’autres menaces pour leur santé et leur bien-être. En octobre 2020, 14 500 migrants étaient bloqués au Yémen, 1200 à Djibouti et plus de 900 en Somalie. Au même moment, des retours continus en provenance du Yémen et d’Arabie saoudite étaient observés avec plus 82 000 retours enregistrés, dont des retours spontanés (47 000) et des retours forcés (35 000) vers l’Éthiopie entre janvier et octobre 2020. Les chiffres totaux des retours sont toutefois estimés beaucoup plus élevés.

Tout au long de leur voyage, les migrants sont exposés à des risques extrêmes pour leur protection, notamment la violence, les trafics, les enlèvements, le travail forcé, l’exploitation, la détention et la violence sexiste. Ils risquent la mort en traversant le détroit de Bab-el-Mandeb et le golfe d'Aden et ils s’exposent à des conflits en transitant par le Yémen. En 2020, au moins 51 migrants ont péri sur la route de la Corne de l’Afrique. Les plus récents décès sont survenus en octobre 2020 : 20 migrants ont été retrouvés morts et d’autres disparus au large de la côte de Djibouti alors qu’ils traversaient le détroit. En 2019, au moins 123 migrants ont été tués ou portés disparus le long de cette route et l’ont estime à 60 le nombre de migrants tués par des frappes aériennes à Sa’ada, Yémen. Le nombre de morts a diminué en 2020 en raison de la diminution de la migration le long de la route mais 159 personnes meurent en moyenne sur cette route depuis 2014 bien que le nombre réel soie estimé plus élevé. Ces risques affectent tous les migrants se lançant dans ce dangereux voyage, les femmes et les filles s’exposant à un risque accru de violence sexiste et les enfants non accompagnés à un plus grand risque de subir des préjudices.

Situation prévue en 2021 et au-delà

En 2021, les besoins devraient être exacerbés par le nombre croissant de migrants bloqués le long de la Route de l’est en raison des restrictions de mouvement et des fermetures de frontières liées à la COVID-19. Cela d’autant plus que la réouverture des frontières et l’impact négatif de la COVID-19 sur les revenus et les moyens de subsistance dans les pays d’origine signifieront que le nombre de personnes choisissant d’émigrer à la recherche de meilleures opportunités sera comparable ou supérieur au nombre enregistré en 2019. Les besoins des communautés d’accueil dans les zones des retours ou de transition des migrants, bloqués ou installés, devraient augmenter dans la mesure où un nombre plus important de personnes rivaliseront pour avoir accès à des ressources et des services réduits. Avec la réouverture des frontières et la levée progressive des restrictions, les migrants bloqués à Djibouti, en Somalie ou au Yémen devraient reprendre leurs déplacements ou tenter de retourner dans leur pays d’origine en raison du manque de ressources et des difficultés qu’ils rencontrent en étant bloqués. Ceux qui ont décidé de migrer mais qui en ont été empêchés par la pandémie devrait envisager de le faire en 2021, d’autant plus que la COVID-19 aura exacerbé la pauvreté et le chômage dans les zones d’origine en contribuant ainsi à la décision de migrer malgré les difficultés croissantes le long de la route.

En 2021, les flux de migrants devraient être similaires à ceux de 2019, avec 1,7 million de personnes devant être affectées et 763 184 personnes devant avoir besoin d’assistance humanitaire (dont 352 610 migrants et 10 574 membres de communautés d’accueil/de retournés). Cela implique des migrants en transit, des migrants bloqués, des migrants à destination, des retournés, des communautés d’accueil (dans les zones d’origine et dans les zones où des migrants transitent, sont bloqués, à destination) ainsi que les familles de ceux qui ont migré. Quelque 86 % de tous les en transit devraient se trouver dans le besoin et 100 % des migrants bloqués seront dans le besoin du fait de leur situation.

Priorités de la réponse en 2021

Le Plan de réponse pour les migrants (MRP) de 2021 cible 563 128 personnes sur un total de 763 184 personnes dans le besoin (PiN) (dont 251 329 migrants et 311 799 membres de communautés d’accueil/de retournés). Il est à noter que tout recoupement de ces chiffres avec ceux des HRP a été évité en adaptant les personnes dans le besoin, les personnes ciblées et les besoins financiers.

Cela nécessitera que les partenaires veillent à ce que l’assistante aux migrants soit contrebalancée par celle fournie aux communautés d’accueil. Dans le cadre du MRP, les partenaires doivent :

  1. Fournir une assistance vitale aux migrants et aux communautés d’accueil vulnérables.
  2. Établir des preuves, des partenariats et une coordination pour améliorer la réponse humanitaire et la gestion des migrations sur la route de la migration.
  3. Renforcer l’accès au retour, à une réinsertion durable et à la stabilisation des communautés.
  4. Fournir une assistance en termes de qualité, opportune et inclusive en matière de protection et de services aux migrants et aux communautés d’accueil vulnérables.

La réponse aux migrants consistera en un soutien aux besoins vitaux de base le long de la route par des équipes mobiles et la mise en place de Points de réponse aux migrants et de protection des enfants fixes ou sur la route. Les services de protection seront priorisés, notamment en renforçant les services de protection des enfants, des mécanismes d’orientation et en mettant en place des procédures opérationnelles standard supplémentaires. L’assistance aux communautés d’accueil vulnérables sera assurée par des modalités de réponse similaires.

Les partenaires soutiendront également le renforcement des capacités des gouvernements afin d’améliorer l’assistance aux migrants et l’élaboration de politiques et de lois destinées à renforcer les droits des migrants et la gestion de la migration. Les activités relatives à la résilience et à l’autonomisation économique des communautés ciblent les points chauds de la migration et les zones de retour seront essentielles pour atténuer certaines causes profondes de la migration et contribuer à créer des synergies entre les activités humanitaires et les activités de développement. L’approche régionale portera sur le renforcement de la base d’éléments probants tout en favorisant un environnement de coopération et d’entente entre les gouvernements et parmi les partenaires dans le but de maintenir les normes et les standards internationaux de protection et d’assistance aux migrants. Cette approche accompagnera pas à pas la réponse intérieure des pays.

Informations complémentaires

Venezuela Régional

RMRP
Personnes dans le besoin
7,2 millions
Personnes ciblées
3,3 millions
Besoins (US$)
1,4 milliards
Réfugiés et migrants dans le besoin
5.5 millions
Communautés d’accueil dans le besoin
1.7 millions
Réfugiés et migrants ciblés
2.6 millions
Communautés d’accueil ciblées
660,000

Analyse du contexte, de la crise et des besoins

Les droits humains et politiques et les développements socioéconomiques dans la République bolivarienne du Venezuela ont causé le déplacement le plus important de réfugiés et de migrants dans l’histoire récente de l’Amérique latine et des Caraïbes. En novembre 2020, sur les quelque 5,5 millions de réfugiés et de migrants du Venezuela déplacés dans le monde, approximativement 4,6 millions sont accueillis dans la seule région, dont 1 million estimé se trouver en situation irrégulière. Malgré l’impact socioéconomique et humain dévastateur et continu de la COVID-19, les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont fait preuve d’une grande solidarité envers les Vénézuéliens, leur ont facilité l’accès aux droits fondamentaux et à des services vitaux et ont soutenu leur intégration. Mais la situation déjà précaire de nombreux réfugiés et migrants du Venezuela et des communautés d’accueil affectées atteint d des niveaux alarmants. Les capacités nationales et locales ont été dangereusement sollicitées en raison de l’impact continue de la COVID-19 en Amérique latine et dans les Caraïbes, en menaçant l'intégralité du tissu social des 17 pays couverts par le Plan régional de réponse pour les réfugiés et les migrants (RMRP).

Certains pays ont inclus les Vénézuéliens dans les programmes de protection sociale mis en place durant la pandémie mais il est nécessaire que les partenaires de R4V intensifient significativement leurs efforts pour assister les personnes plongées dans des situations de plus en plus précaires. Dans une région caractérisée par les niveaux élevés de travail informel, la mise en œuvre de mesures visant à infléchir la propagation de la COVID-19 (fermeture de frontières, confinements, couvre-feux et autres mesures de quarantaine) a un impact d’une importance disproportionnée sur les réfugiés et les migrants. Sans épargne ou autres filets de sécurité sociale, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas couvrir leurs besoins de base ou avoir accès à des services vitaux en raison de la perte de leur emploi.

La fin ou la limitation de la circulation entre les frontières ont réduit la capacité des réfugiés et des migrants à entrer et séjourner régulièrement dans certains pays en 2020. Cette situation a provoqué une augmentation des traversées irrégulières de frontières et une exposition à des risques. En raison de la détérioration de la situation économique et sociale dans de nombreux pays, certains réfugiés et migrants envisagent de retourner souvent en ayant recours à des moyens irréguliers. Cette situation a soulevé d’autres préoccupations dans le domaine de la protection et de la santé. Au même moment, un nombre croissant de rentrées dans les pays voisins a été observé vers la fin de l’année.

Situation prévue en 2021 et au-delà

En 2021, la circulation de réfugiés et des migrants dans la région, y compris par des voies irrégulières, devrait se poursuivre malgré l’impact durable de la pandémie de COVID-19, les restrictions éventuelles aux croisements frontaliers et/ou l’impossibilité de régulariser leur séjour dans les pays de destination. Les personnes vivant dans ces situations irrégulières resteront hautement vulnérables à l’exploitation et à des abus comme la violence, la discrimination, la contrebande et les trafics.

En raison de la complexité des perspectives économiques et politiques, les besoins accrus du RMRP 2021 représentent une dépendance accrue à une assistance humanitaire d’urgence en matière de santé, d'abris, de nourriture, de protection et d'accès à l'éducation.

La pandémie de COVID-19 a causé une augmentation dramatique de cas déclarés de violence sexiste et de besoins de santé mentale, donnant lieu à une insécurité alimentaire généralisée, à des niveaux accrus de malnutrition et à une misère croissante, en particulier chez les personnes les plus vulnérables comme les enfants non-accompagnés et séparés, les ménages monoparentaux, les femmes et les filles exposées au risque de violence sexiste et de trafic, les personnes âgées, celles atteintes de maladies chroniques, la communauté LGBTQI+ et les personnes en situation irrégulière.

La xénophobie et ma stigmatisation augmentent, souvent fondées sur des perceptions négatives associées à la crainte de la propagation du virus et de la montée du nombre d'expulsions et de l’itinérance, sources d’un cycle vicieux d’irrégularité, de vulnérabilité, de misère et de stigmatisation.

Priorités de la réponse en 2021

Le RMRP 2021 du Venezuela portera sur les besoins identifiés par des efforts fortement intensifiés dans ses différents secteurs. Il maintiendra un équilibre entre les réponses, en se focalisant sur une assistance humanitaire immédiate et des activités de protection pour combler le lien humanitaire-développement-paix en répondant aux besoins de résilience et d’intégration à plus long terme des populations affectées et des communautés institutionnelles d’accueil. À cet égard, le RMRP 2021 est le résultat d’un processus de planification stratégique intra-régional, fondé sur le terrain regroupant 158 organisations appelantes en consultation avec tous les gouvernements hôtes, des communautés et des autorités locales, la société civile et des organisations confessionnelles, le Mouvement de la Croix-Rouge et la communauté des donateurs ainsi que de consultations de réfugiés et de migrants originaires du Venezuela.

La Plateforme régionale de coordination inter-agences (R4V) est mise en place par le HCR et l’OIM pour coordonner les efforts de réponse de 17 pays d’Amérique latine et Caraïbes. En 2021, elle renforcera encore sa cohésion et sa cohérence tout au long de la réponse. Cette réponse illustre la diversité des besoins et objectifs thématiques et elle est structurée sur neuf secteurs régionaux avec l’appui supplémentaire de six groupes de travail, tous dirigés par différentes ONG et organisations des Nations unies qui continueront de fournir un leadership sectoriel stratégique en 2021.

Venant compléter le travail de la Plateforme régionale, des mécanismes locaux dédiés de coordination (huit Plateformes nationales et sous-régionales) collaboreront avec les gouvernements hôtes sur la coordination opérationnelle et la mise en œuvre du RMRP. Ces Plateformes nationales et sous-régionales se trouvent au Brésil, au Chili, en Colombie, en Équateur et au Pérou au niveau national et dans les Caraïbes, en Amérique centrale, au Mexique et dans le Cône Sud au niveau sous-régional. Leur configuration sectorielle est adaptée au contexte situationnel et aux capacités opérationnelles des gouvernements et des partenaires du RMRP en tenant compte des structures de coordination existantes et des besoins des réfugiés et des migrants dans le contexte spécifique.

En 2021, le RMRP cherche à compléter et à renforcer les réponses nationales et régionales des gouvernements, notamment le Processus de Quito, comme principal forum de coordination technique intergouvernementale om sont discutées et adoptées les principales politiques à l’égard des réfugiés et des migrants en provenance du Venezuela.

Informations complémentaires

Notes

  1. Les chiffres de la population du JRP du Bangladesh incluent les réfugiés et les membres impactés des communautés d’accueil. Les chiffres de la population de réfugiés sont des estimations, calculées sur la base des chiffres d’octobre 2020 émanant de l’exercice d’enregistrement auprès du Gouvernement du Bangladesh-HCR et du nombre estimé de personnes n’ayant pas pu être enregistrées en 2020 en raison du ralentissement des activités d’enregistrement durant la pandémie de COVID-19. Les chiffres de la population totale seront revus au cours de l’année 2021 quand les activités d’enregistrement auront pleinement repris.
  2. Les chiffres des personnes dans le besoin correspondent aux réfugiés et aux migrants du Venezuela à destination (personnes dans le besoin : 3,8 millions / ciblées : 2,3 millions), en mouvement pendulaire (personnes dans le besoin : 992 000 /ciblées : 188 000) et retournés colombiens (personnes dans le besoin : 625 000 /ciblées : 174 k) ainsi que les communautés d’accueil (personnes dans le besoin : 1,7 million /ciblées : 660 000). Pour des informations complémentaires concernant les réfugiés et les migrants originaires du Venezuela (personnes dans le besoin : 285 000 /ciblées : 212 000), veuillez consulter le Plan régional de réponse aux réfugiés et au migrants (RMRP).